mardi 26 mars 2013







ALBERT NJAMBE:  DES VILLES MORTES AUX TROUBLES ELECTORAUX 1992-1997

Aux sorties des « villes mortes », les membres du RDPC et partis alliés ont cru devoir freiner la vague démocratique marchant pour dire non au multipartisme. Cet état de fait était encouragépar le fait que, l’ouverture démocratique qui semblait s’être faite n’a pas tardé à se muer en impasse politique.


  
avec l'ancien premier ministre BELLO BOUBA MAIGARI; 


Le 01 mars 1992 est organisée la première élection multipartite qui voie l’entrée du RDPC, de l’UNDP, de l’UPC tendance KODOCK ainsi que du MDR à l’Assemblée Nationale avec respectivement 88, 68, 18 et 6 députés. Le SDF boycottera ces élections. 7 mois après, soit le 11 octobre 1992 fut organisée les premières élections présidentielles multipartites avec un score étriqué entre le Président Paul Biya, 39,9% de voix FRU NDI 35,9% de voies, chiffres officiels tandis que FRU NDI revendiquait la victoire. Il s’en suivit de bruyantes revendications de la victoire dite volée par le SDF auxquelles le pouvoir répondit par une répression en mettant la région de Bamenda en état d’urgence. Malgré ces tensions une loi constitutionnelle, celle du 18 Janvier 1996, censée reprendre au sein de la loi fondamentale du pays toutes les avancées ou améliorations opérées depuis la fin de l’année 1990 fut adoptée  lors d'une tripartite pendant laquelle le SDF claqua les porte  .
L’année 1997 débute donc sur fond une crise  politique majeure entre le parti au pouvoir et les partis de l’opposition, les leaders de l’opposition appelant au boycott de l’élection présidentielle prévue le 12 Octobre 1997. la colère gronde au sein de l’opposition et le spectre de nouvelles « villes mortes », voire d’une guerre civile se fait sentir. Plusieurs rumeurs circulaient alors, le Président Jacques Chirac, disait-on, se serait entendu avec Bello BOUBA MAIGARI pour débarquer manu militari le Président BIYA (meilleur élève de Mitterrand) dont les services spéciaux s’apprêtaient dans le même temps à écraser l’opposition. Le bain de sang était inévitable. L’on disait qu’une milice à la solde des français avait pénétré la forêt de YOKADOUMA et marchait vers la capitale. Le Sous-préfet de YOKADOUMA d’alors qui connaissait Moïse Albert NJAMBE après avoir envoyé des signaux de détresse au Commandement militaire de la Province de l’Est à Bertoua et au Gouvernorat de l’Est, sans suite immédiate, pris contact avec Moïse Albert NJAMBE, crédible à ses yeux pour faire passer le message à la haute hiérarchie. Ce qui fut fait. Certains disaient que c’étaient des BAGNAMUNYENGUE (rebelles congolais) en perdition qui s’étaient retrouvés sur le sol camerounais.


Toujours est-il qu’une atmosphère lourde de menace et de risque de conflits armés pesait sur le Cameroun. Moïse Albert NJAMBE se lança dans la bataille pour éteindre le feu qui couvait. Il avait été témoin des pertes matérielles et humaines des villes mortes et savait que si cela s’embrasait, c’est l’avenir de la Nation qui serait en jeu.
Le Président de la République était en train de clôturer sa campagne présidentielle sans la participation ni du chef de l’opposition, NI John FRU NDI, ni de Bello BOUBA MAÏGARI. Prononcé le nom de FRU NDI à Yaoundé vous exposait carrément à un harcèlement voire à une répression policière. Vous présentez comme venant de Yaoundé pour rencontrer FRU NDI à Bamenda vous exposait à un lynchage public par ses « vanguards » sorte de milice militante chargée de protéger FRU NDI et les militants les plus faibles dont certains disait-on avaient été enlevés et torturés par les forces de l’ordre. On gardait également les séquelles des six morts du lancement du SDF. Descendre dans la cuvette de NTARINKON (quartier de FRU NDI) à Bamenda et parler de dialogue avec BIYA était quasiment un suicide. À ETOUDI, l’entourage du Président était allergique et épidermique au prononcé du nom Bello BOUBA MAÏGARI et pour cause, malgré sa présence à l’Assemblée Nationale, les caciques du régime dormaient l’œil ouvert, la main sur la gâchette pour ce dernier que l’on ne dédouanait pas totalement de son rôle lors du coup d’Etat manqué d’Avril 1984.

FRU NDI President SDF prenant congé de NJAMBE

C’est dans ce contexte, pleins de danger que le « médiateur indépendant ses hates » ainsi baptisé plus tard par la presse s’engagera dans le chaudron pour essayer de faire la paix.

la suite dans " Cameroun: L'esclave de la Republique et les secrets d'Etat"
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