dimanche 19 mai 2013

MOÏSE ALBERT NJAMBE ET LES HEROS SACRIFIES POUR L’INDEPENDANCE ET L’UNITE DU CAMEROUN


MOÏSE ALBERT NJAMBE ET LES HEROS SACRIFIES POUR L’INDEPENDANCE ET L’UNITE DU CAMEROUN

Cette posture anti-violente en politique, lui vient de sa grand-mère maternelle NGO NKOLO Hermine qui a perdu deux de ces fils NKEN Kléber et MIMB Moise liquidés dans les luttes pour l’indépendance en 1960. L’histoire dont les témoins oculaires sont encore en vie raconte qu’alors qu’il était bébé,  il a enlevé pour être protégé à partir des 10 heures par les troupes de son oncle MAKANDE PUT maquisard en forêt BABIMBI. Ce dernier avait lancé une offensive et une attaque contre l’armée française à l’école publique de MABONDO où sa mère NGO NJAMBE Marie enseignait. La mère et l’enfant ont été rendus à Leur communauté à 20 heures après la déroute de l’armée française soldée par la mort de deux officiers et plusieurs militaires noirs de l’armée. Par ailleurs enfants à l’école primaire de BAFANG dans les années 70, il a été traumatisé par de nombreuses têtes de maquisards découpés et placés par les soldats dans certains carrefours et au marché le long du chemin de l’école.
Une autre expérience traumatisante fut l’enlèvement de son oncle BIHENG Salomon, Directeur d’une école à FOMOPEA aux environs de Dschang dans la Menoua au début des années 1960. Il raconte alors à l’enfant âgé de 10 ans comment un matin, les troupes de Maquisard revendiquant l’indépendance de SINGAP Martin, envahirent la localité et après des combats âpres avec les troupes de l’armée tchado-française, ces dernières furent mises en déroute. Père BIHENG, ces deux enfants d’alors, sa femme et sa mère furent emportés comme otages dans le maquis. Le maître d’école, BIHENG Salomon découvrit alors l’agilité et le professionnalisme du chef de maquis SINGAP Martin qui avait réussi à créer un village sous-maquis au nez et à la barbe de la soldatesque française, avec la complicité des villageois de la zone FOMOPEA. Les camps d’entrainement étaient installés, les entrainements réguliers, les maquisards étant coachés comme des troupes d’élites. Tous les fonctionnaires otages étaient incorporés d’office comme troupes de combat sous maquis, après un endoctrinement pertinent quoique sommaire sur la nécessité de la revendication de l’indépendance immédiate et de l’unité du Cameroun anglophone et francophone. Monsieur BIHENG Salomon découvrit toutefois une faille dans cette organisation sous maquis : 90% des troupes étaient illettrées, aussi se faisaient-ils prendre dans des traquenards par leurs agents de liaison, véritables agents double. En général, on découvrait le supposé traitre plus tard et il était fusillé. Parfois, l’on ne le découvrait pas ou on le découvrait tard et des dizaines de combattants tombaient dans le traquenard et étaient tués. Aussi BIHENG fit une proposition à Monsieur SINGAP : « Nous revendiquons l’indépendance et l’unité du Cameroun. Cette cause est juste. En supposant que cette indépendance soit obtenue ou que cette génération et vous soyez tués, qui va continuer le combat à l’ONU et dans quelle langue? Si vous n’êtes plus là ne sacrifier pas vos enfants. Si l’indépendance est acquise, vos collaborateurs doivent être formés pour gérer les affaires du pays, chacun à son niveau. Il faut donc une école. » Le chef de maquis SINGAP accepta illico presto la proposition et dispensa BIHENG d’aller au front, une école ambulante sous maquis fut créée. Ambulante parce qu’au fur et à mesure des attaques de l’armée, ce village se déplaçait avec quelques pertes, mais se regroupait toujours. En six mois presque tous les combats savaient tenir un dialogue en français. Les enfants savaient lire et écrire. Mais maître BIHENG s’étonna également de la médecine de guerre à base de nos herbes et de son efficacité. Ils voyaient les guérisseurs traditionnels faire de la chirurgie au couteau in vivo sans anesthésie sur des combattants grièvement blessés et en général avec succès. Puis six mois après tout s’écroula. Le camp SINGAP fut envahi par des centaines de soldats qui tombaient du ciel, progressaient sur terre, par des bombardements au napalm effectués par deux hélicoptères pilotés par les blancs. Maquisards, femmes, enfants, vieillards, beaucoup furent massacrés. SINGAP Martin ordonna à ce qui restait de ses hommes de déguerpir sous le feu nourri. Tout le long du séjour de ce maquis, gris-gris, amulettes et scarifications étaient donnés ou administrés à tous les habitants de ce maquis dans le but de leur assurer l’invincibilité face aux balles et l’invisibilité. BIHENG Salomon avait toujours renvoyé sa cérémonie de blindage, sans en donner les motifs. Aussi lorsque le camp se déplaça SINGAP avertit tout le monde qui n’était pas blindé qu’ils étaient à la merci des balles ennemies et périront surement. Aussi BIHENG choisit-il de rester avec quelques uns. Trois expatriés et une quinzaine de parachutistes atterrirent armes au poing pointés sur BIHENG et d’autres otages restés sur la cour brandissant des morceaux de drap blanc. Ils furent mis sous protection de l’armée et attendirent 24h  après une longue marche  pour être évacuer dans des camions. Il apprit plus tard que les rescapés blindés de la troupe de SINGAP furent également tués pour la plupart. Le patriote nationaliste SINGAP ou le maquisard bandit comme vous voudrez, en tout cas, l’une des voix de revendications de l’indépendance immédiate et de l’unité du Cameroun avait réussi à fuir avec quelques lieutenants.
Ces récits ont forgé le patriotisme de Moïse Albert NJAMBE, lui ont fait prendre conscience des dégâts de la guerre et surtout ont déterminé son engagement pour le dialogue, la médiation et la paix. Ce sont ces événements historiques qui l’ont déterminé à servir dans les villes mortes comme une sorte de croix rouge privée.

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